Lorsque Paul De Saedeleer prit sa place, au début des années 1950, au sein des Comités d’Uccle Sport, notre club était un club moyen comme il en existait de très nombreux en Belgique. Il y avait deux terrains en gazon qui n’étaient ni pire ni meilleurs qu’ailleurs. Les joueurs pratiquaient un hockey suivant une manière imposée par l’état moyen de ces terrains, c’est-à-dire plus en force qu’en finesse.
Il fallait des surfaces de bonne qualité, on allait en créer. Pour ce faire, il eut à vaincre de très nombreux obstacles dont l’un, et non des moindres, se rapporta à la réticence de certains de ses collègues du Comité, effrayés de la manière dont Paul n’hésitait pas, comme on dit, à tirer des traites sur l’avenir.
Il tint cette gageure d’enrichir le club de trois terrains supplémentaires et avec toute la lucidité, qui était sa qualité dominante, et sa psychologie pour « taper » en douceur ses camarades de club. Le club disposa alors de 5 terrains de bonne qualité. Et le jeu devint meilleur à tous les niveaux.
Il fut parmi les créateurs de l’Ordre des Pioneers, et importa les fameux Barber Shop à Uccle dont la 1ère édition eut lieu en 1958.
A la fin des années 50 il obtint également de récupérer, après la fermeture de l’Expo 58, des projecteurs qui avaient illuminé la Belgique Joyeuse et des poteaux en bois déclassés de la Régie des Téléphones pour doter le terrain 3 d’un éclairage permettant des entrainements et des matches nocturnes.
Sous l’impulsion de Paul De Saedeleer, Uccle engagea un temps un entraineur Indien, Yagadish, puis généralisa les entrainements pour les jeunes (citons notamment parmi les entraineurs Jacques De Schrijver). La gestion de l’école fut confiée à Guido Zembch-Schreve, assisté de Robert Smeekens et de Francine Wilputte, Ce fut un choc au sein du hockey belge, enfermé à l’époque dans des traditions surannées, et relativement hostile aux entrainements très organisés.
Parallèlement le nombre de membres explosa et au milieu des années 60, Uccle Sport se flatta de compter le plus grand nombre de joueurs et d’équipes affiliés à la Fédération de hockey
Le nombre d’équipes de jeunes surtout crût considérablement. Et Uccle en fit sa marque de fabrique.
Paul disparut brutalement inopinément en 1963. Il avait à peine la quarantaine.
Il ne connut pas le 1er titre de champions de Belgique des messieurs en 63-64 ni, a fortiori, celui des dames en 1965-66. Et pourtant c’est lui qui les avait en bonne partie «construits»
Quelque part, aujourd’hui, nous sommes tous des héritiers de Paul De Saedeleer, notre Pionnier.